Déclaration CGT au CE : la lettre de Louise, salariée Humanis

Monsieur le Directeur Général,

Monsieur le Président du Comité d’Entreprise,

Les élus et mandatés CGT, comme l’ensemble des salariés, ont découvert par voie de presse le projet de rapprochement entre les Groupes Humanis et Malakoff Médéric. Ce dernier est traité techniquement sans s’interroger entre autre sur les
conséquences humaines et sociales.

En effet :

  • que deviennent les salariés ?
  • qu’en est-il des bassins d’emplois ?
  • quel projet en qualité de services rendus aux adhérents et allocataires ……

Pourtant, c’est bien le personnel qui une fois de plus va subir les effets de cette absorption ; elle ne sera pas sans conséquences sur les conditions de travail, déjà malmenées par les fusions précédentes.

Humanis en grand en est l’exemple : une politique de communication démesurée mais l’absence de moyen en interne.

Un manque de personnel criant, des outils informatiques non efficients avec pour conséquence de l’absentéisme et des risques psychosociaux en liens avec l’organisation du travail. Une absence de reconnaissance au travail, l’externalisation de nos métiers, l’explosion du travail temporaire, de la sous-traitance qui rappelons le représente 35% de la masse salariale brut.

D’ailleurs, nous avons reçu un message de « Louise » (vous vous souvenez de Louise) ; il vaut toutes les déclarations et témoigne du vécu de l’ensemble des salariés en la circonstance ; je vous en donne lecture :

Moi c’qui me désole, c'est l'attitude de ces m’sieurs-dames qui ont fait les grandes écoles et qui lorsqu'ils prennent un poste chez Humanis, nous parlent d'efforts, d'Humanis en grand, de loyauté et, quand cela ne suffit pas, la hiérarchie nous parle de pourcentage, de productivité à gagner. 

Tout ça bien sûr si nous voulons garder notre activité… 

Alors oui, une cinquantaine bénéficie de part variable de leur salaire, plus importante que mon salaire annuel. On nous explique que c’est des métiers très recherchés et que si nous voulons les meilleurs, et bin y faut les payer. 
Payer oui ! Mais si y sont bons ; pas pour « des couillons » sans une once de fierté, qui ne voient que le dégraissage des effectifs comme variable d’ajustement !

C’qui me désole, c'est que lorsqu'un ennui survient, ces grands m’sieurs-dames bien payés, bin y partent ; une opportunité de carrière qu’on appelle ça dans leur langage, moi j’dirai plutôt de la lâcheté ! 

Et Humanis ne sera qu'une simple ligne dans leur CV déjà bien fourni. 
Et les 6500 salariés me direz-vous... Hé bin y n'avaient qu'à mieux travailler à l'école comme disait ma Grand-mère. 

Alors c'est sûr, faut baisser la tête, et dire merci. 

Mais quand même, pratiquement aucun d'eux n'est là depuis plus de 10 ans et ça juge le travail de salariés qui sont là depuis plusieurs décennies et qui ont pratiquement tout connu, du DG à qui l’on dit merci et au revoir, ainsi qu’aux innombrables aller/retour organisationnels. 

Je ne parle même pas de leurs sympathiques bilatérales... restez calme et surtout pas de vagues... la concurrence nous regarde ! 

Enfin bref ! Ils se moquent quand même bien de nous ! 

Amicalement, 

Louise M.
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