Les CSEC est consulté sur deux autres jalons du SDI, un volet adaptant les orientations générales et l’autre, s’attachant à consulter les élu·es sur certaines spécificités en région.
1. LES CONDITIONS DE TRAVAIL EN LIEN AVEC LE SDI
Le diagnostic souligne que les normes du schéma directeur immobilier ne permet pas de garantir l’amélioration des conditions de travail, voire même ne serait-ce que le maintien des conditions de travail.
Les visites sur site démontrent que l’organisation du travail mise en œuvre ne tient pas compte des organisations des directions et services : certains services de gestion ne peuvent pas se retrouver dans le même espace de travail, les salles de réunions sont surexploitées et les collectifs de travail semblent devoir trouver d’autres méthodologies que celles défendues par la direction.
Dès lors, la question se pose de savoir comment la direction, au-delà de ses intentions, peut valablement défendre et valoriser les collectifs de travail sur sites.
Le bruit ambiant dans les espaces NET (Nouvel Environnement de Travail) constitue un élément prégnant des conditions de travail dégradées par rapport à l’organisation qui existait auparavant et le projet ne fait pas état de la moindre réflexion sur cette question. Au-delà de la question du bruit se pose la question de la concentration, de la confidentialité et de la charge mentale des salarié·es « cloisonné·es » dans ces nouveaux espaces ouverts.
Les bench ou marguerites de 6 postes, seraient également à proscrire et l’on constate dans l’utilisation sur les sites qui en sont pourvus, que ces postes sont très peu utilisés.
Les élu·es et membres des commissions santé sécurité et condition de travail ont d’ores et déjà apportés les éléments nécessaires sur la dégradation liée aux niveaux de bruit à à l’acoustique de manière générale.
Pour autant, à ce jour, il ne semble pas que la direction ait pris les mesures nécessaires.
Par corolaire, certains espaces sont plus appréciés et pris d’assaut avec parce que mieux adaptés, mieux organisés (bench de 4 maximum, éclairage d’avantage à la main des salarié·es, de manière indépendante, etc…) rendant impossible là encore, la gestion des collectifs via un management de proximité.
La densité des salarié·es sur les sites ne permet pas non plus de garantir de bonnes conditions de travail. Les espaces de repli par exemple s’ils sont en nombre important (1 pour 5 ou 1 pour 7 salarié·es) ne sont pas équipés pour garantir une ergonomie satisfaisante (certaines bulles ne disposent pas de double écrans, ou encore sont équipées de tables basses)
Les bulles correctement équipées, quant à elles, remplacent les bureaux individuels et sont très souvent indisponibles parce que régulièrement utilisés et réservés souvent par les mêmes salarié·es.
Et globalement, le défaut rapporté par les salarié·es reste l’absence de mesures acoustiques suffisantes dans l’ensemble des espaces qu’ils soient ouverts ou qu’il s’agisse de bulles. La direction indique avoir entendu et pris en compte les résultats des travaux des CSSCT. Pourtant, à ce jour, les élu·es consulté·es en CSEC sur le SDI n’ont aucune garantie sur les mesures que la direction va mettre en œuvre ni aucune garantie si ces mesures vont répondre aux problématiques identifiées.
De fait, on peut citer plusieurs exemples d’adaptation de nos collègues face à des conditions de travail dégradées :
- L’isolement des un·es et des autres dans des recoins (bulles, espaces NET sous-exploités…) pour passer des appels téléphoniques ;
- Le traitement des dossiers difficiles ou des appels prévus avec des grosses entreprises repoussés aux journées en télétravail pour se garantir concentration, confidentialité dans un environnement sonore maitrisé ;
- Des réunions Teams alors que les salarié·es sont tous·tes sur site parce que les équipes ne peuvent être réunies dans un même espace ;
La question des transports en commun et des parkings est un irritant pour les salarié·es de l’ensemble des sites déjà en NET ou qui vont y passer et à ce jour, la direction ne met pas en œuvre les mesures satisfaisantes. Qui plus est, trop souvent sur la question des parkings, la Direction ne précise aucunement les critères d’attribution de ces places de parking qu’elle réduit de projets en projets. La question du refus de rembourser les frais de parking pour les personnels disposant d’un véhicule de fonction ou de service pose la question du transfert vers les salarié·es de charges financières auparavant supportées par l’entreprise.
2. LA STRATEGIE SOUS JACENTE A CE SCHEMA DIRECTEUR IMMOBILIER
Les objectifs de la direction sont ambitieux
En termes de performance énergétique, Malakoff Humanis serait en avance de phase sur les engagements RSE à horizons 2030.
Le schéma directeur immobilier ne répond aucunement à une réduction des dépenses : le groupe va dépenser un peu plus pour répondre à des normes environnementales.
Dès lors, la richesse principale de l’entreprise doit rencontrer à minima le même niveau d’investissement. En ce sens, l’association des salariés à l’analyse des besoins doit mieux être réfléchie avec les salarié·es. Le constat de lacunes dans la prise en compte des besoins des principaux et principales intéressé·es doit être partagé pour que le projet puisse garantir de bonnes conditions de travail.
Considérant la première richesse de l’entreprise, l’autre élément à prendre en compte reste l’éloignement par rapport à l’existant et remet ici la question des transports qu’ils soient individuels ou communs.
Une autre question est de savoir comment cette solution optimum pour la direction est amenée.
Le premier point porté par le syndicat CGT Malakoff Humanis concerne les moyens humains.
L’ensemble des représentants du personnel alertent sur les surcharges de travail de l’ensemble des salarié·es du groupe, sur la fixation d’objectifs commerciaux sans cesse croissants dans un environnement de réduction constante des effectifs depuis le rapprochement des groupe Malakoff Médéric & Humanis qui a débuté en 2018.
Un autre des points d’attention soulevé par la CGT est à mettre en lien avec les accords actuellement en cours de négociation.
Et pour exemple, prenons notamment l’accord relatif au télétravail et à l’hybridation du travail pour lequel la CGT n’a de cesse d’alerter la direction, les salarié·es et les organisations syndicales autour de la table de :
- L’absence de garanties pour les salarié·es leur permettant à la fois d’organiser leur travail et la conciliation de leur vie privée et de leur vie professionnelle ;
- La mise en place de mesures donnant certaines latitudes à la direction générale, aux directions métiers pour organiser l’activité comme, par exemple, le taux d’occupation des sites via un accord d’entreprise qui, du point de vue de notre organisation syndicale, occulte la prise en considération des salarié·es
Qui plus est, pour la CGT, la résolution des problématiques soulevées à la fois par le rapport de l’expertise menée et par les élu·es devrait impérativement passer par la consultation des CSE d’établissement.
Enfin, le syndicat CGT Malakoff Humanis a, à maintes reprises, souligné le caractère morcelé de cette consultation et l’absence de visibilité globale sur un projet immobilier qui emmènera nécessairement des impacts stratégiques dont les effets ne pourront être perçus qu’une fois l’ensemble des jalons de ce projet immobilier présentés au sein de l’instance.
Pour toutes ces raisons, la CGT émettra un avis défavorable sur la procédure d’information consultation sur les orientations générales du schéma directeur immobilier – environnement de travail 2024 – 2026 ainsi que sur la procédure d’information consultation de ce même schéma dédié aux régions.