MALAKOFF HUMANIS : QUAND LE VERNIS « INNOVANT » CACHE DES RÉGRESSIONS SOCIALES

Le 3 avril, AEF info relayait un entretien avec Olivier Ruthardt, DG adjoint du groupe Malakoff Humanis, vantant les mérites de 3 accords présentés comme « emblématiques » sur les aidants, le télétravail et la NAO 2025.

À en croire la direction, ces textes marqueraient une avancée sociale inédite. Une communication qui tranche nettement avec la réalité du terrain et les inquiétudes exprimées par les salarié·es.

NAO 2025 : L’AUGMENTATION « À LA CARTE », UN MARCHÉ DE DUPES

Malakoff Humanis est un Groupe Paritaire de Protection Sociale (GPPS) qui repose sur 2 activités essentielles :

  • La retraite complémentaire, fondée sur le régime par répartition.
  • La protection sociale complémentaire (santé, prévoyance), garantissant solidarité, entraide et accès aux soins pour tous.

Cette année, les négociations NAO ont été particulièrement controversées, au sujet d’une « innovation » proposée par la direction : la possibilité pour les salariés d’affecter leur augmentation générale 2025 à une épargne, de manière définitive

Derrière l’illusion d’un choix entre augmentation de salaire ou placement sur un PEE/PERECO, se cachent des impacts concrets sur les droits des salarié·es, notamment sur les cotisations sociales et les droits associés.

C’est une individualisation des droits qui affaiblit la solidarité entre salarié·es. Une vision qui renforce les logiques de capitalisation qui, si elle se généralisait, fragiliserait le régime de retraite par répartition. 

ACCORD AIDANTS : DU VIEUX REPACKAGÉ

L’accord aidants est présenté comme une avancée. Mais en réalité, il ne fait que regrouper des dispositifs déjà existants (Code du travail, convention collective, accords précédents), avec pour l’une des dispositions de la convention collective, des interprétations moins favorables pour les salarié·es.

Le fonds social « aidants » ?

Il s’agit d’un recyclage de budgets excédentaires du contrat prévoyance, inutilisés à cause de critères trop restrictifs. Rien ne garantit que ces fonds seront réellement accessibles.

Derrière l’effet d’annonce, une simple opération de communication.

TÉLÉTRAVAIL : L’EMPLOYEUR PREND LA MAIN

Ce nouvel accord est qualifié par la direction de « souple et mature ». Pourtant, à peine les jours de présence obligatoires ont-ils été annoncés – avec des rotations imposées dans certaines directions – que les salarié·es, déjà épuisé·es par des réorganisations inachevées, les migrations à répétition et la surcharge de travail, ont exprimé leur ras-le-bol par la mobilisation.

Les dérives que la CGT avait anticipées en refusant de signer cet accord se sont matérialisées avant même sa mise en œuvre officielle.

Cet accord incarne une logique de télétravail pilotée pour servir la gestion des taux d’occupation des sites, au détriment de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Il ne s’agit pas d’un outil d’émancipation, mais d’un levier de contrôle.

Même les syndicats signataires ont dû reconnaître les ratés de la mise en œuvre. Les mobilisations, qui se poursuivent encore aujourd’hui, ont contraint la direction à reculer, temporairement, sur certains points… Une démonstration que seul le rapport de force permet d’obtenir des avancées concrètes.

POUR LA CGT, C’EST NON !

Ces accords ne sont ni « progressistes », ni « exemplaires ». Ils incarnent une vision managériale autoritaire et descendante et affichent une volonté de transformer les droits collectifs en options individuelles.

La CGT revendique :

  • De vraies augmentations de salaire pour toutes et tous,
  • Un télétravail choisi, concerté, sécurisé, encadré dans un avenant,
  • Des garanties collectives solides sur l’ensemble des droits sociaux
  • Et des embauches pour diminuer la charge de travail

La CGT continuera de défendre les droits des salarié·es du groupe, de dénoncer les faux semblants, et d’accompagner toutes les mobilisations nécessaires pour faire reculer les régressions sociales. 

C’est pourquoi, après les mobilisations réussies du 27 mars et 3 avril, après avoir sollicité la direction par lettres ouvertes successives portant les revendications des salarié·es, et face au mépris de la direction, la CGT appelle l’ensemble des salarié·es du Groupe Malakoff Humanis à :

Un débrayage massif vendredi 11 avril

Et à l’ensemble des salarié·es, n’oubliez pas : être en télétravail ne vous empêche pas de faire grève ! Il vous suffit de déclarer ce temps comme tel. 

Télétravailler, c’est travailler, et donc, c’est aussi pouvoir faire grève.

On lâche rien !


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